Gestion des conflits : comprendre les jeux psychologiques

Sommaire
  1. Gestion des conflits : quel rôle jouez-vous ?
  2. Se sentir exister aux yeux de l'autre
  3. 1 : identifier le jeu
  4. Le sauveur
  5. La victime
  6. Le persécuteur
  7. 2 : dévoiler le jeu
  8. 3 : rester objectif
  9. En conclusion

Gestion des conflits : quel rôle jouez-vous ?

Il nous arrive tous de nous sentir ignorés par les autres. De nous sentir invisible, lorsque nous ne reconnaissons pas les signes de reconnaissance que nous attendons inconsciemment. Un drôle de jeu se met alors en place (au sens de « drama » : théâtre), qui nous permet inconsciemment d’obtenir de façon détournée ce que nous souhaitons. Le conflit est alors une manière de revendiquer notre place

Se sentir exister aux yeux de l’autre

Même si c’est grâce au conflit. Intégré également à l’analyse transactionnelle, Le triangle dramatique a été élaboré par Stephen Karpman, un psychologue américain qui proposa sa théorie du triangle dramatique en 1968. C’est une sorte de cercle vicieux qui se met en place, totalement à notre insue. Il existe de multiples manières d’identifier et de sortir des jeux psychologiques et il serait beaucoup trop long de toutes les proposer ici, en attendant voici quelques idées :

 

1 : identifier le jeu

Gestion des conflits

Le première chose à faire, lorsque l’on est dans un jeu psychologique est d’identifier pour soi-même quels sont les jeux que l’on pratique régulièrement. Et donc de voir quels sont ceux dans lesquels vous avez le plus de chance de vous retrouver.

Quelques questions à se poser

Pour mieux identifier ce jeu auquel nous nous prêtons chaque jour :

  • Dans quels genres de situations conflictuelles ai-je tendance à me retrouver régulièrement ?
  • Comment cela commence-t-il ?
  • que se passe-t-il après ? Comment cela finit-il le plus souvent ?
  • Quel est le message caché que je cherche à faire comprendre à l’autre personne ?
  • Ou le message secret que l’autre personne cherche à me faire comprendre ?
  • Quelles sont vos émotions alors ?
  • Comment les autres se sentent-ils à votre avis ?

Voici quelques indices pour reconnaître les rôles que vous êtes amenés à endosser tour à tour (soyez honnête avec vous-même, et rassurez-vous : nous sommes tous un peu persécuteur, victime ou sauveur, et ce, plusieurs fois dans la journée, voire même au cours d’un seul et même échange avec autrui !).

Le sauveur

Gestion des conflits

  • Quand il vous arrive de venir en aide à des personnes qui ne vous ont pas clairement exprimé qu’elles avaient besoin de vous.
  • Quand vous vous sentez coupable ou fautif lorsque quelqu’un de votre entourage éprouve des difficultés à se prendre en charge.
  • Lorsque vous vous sentez en colère parce que vous êtes convaincu que cette personne irait beaucoup mieux si elle suivait vos directives.
  • S’il vous arrive de vous sentir exploité dans votre travail et d’avoir l’impression que vous n’êtes pas apprécié « malgré tout ce que vous faites pour aider les autres ».
  • Quand vous avez du mal à dire non.
  • Si on vous dit que vous êtes trop gentil.

La victime

Gestion des conflits

  • Quand il vous arrive de blâmer les autres pour vos problèmes.
  • De vous sentir diminué ou de minimiser votre savoir, vos compétences, votre valeur par rapport à ceux des autres, et aux yeux des autres.
  • Si vous souhaitez secrètement que quelqu’un vienne vous sauver de votre « malheur ».
  • Lorsque vous accordez plus d’importance aux perceptions que les autres ont de vous qu’à votre propre perception de vous-même.
  • Quand vous vous plaignez de vos problèmes sans rien faire pour les résoudre.
  • S’il vous arrive de juger, blâmer, critiquer les autres parce qu’ils ne font pas ce que vous attendez d’eux.
  • Dans l’hypothèse où il vous arrive de vous rendre malade parce que cela vous permet d’obtenir l’attention des autres.
  • Si vous avez tendance à vous dénigrer, à nier vos capacités (“je suis nul”, “de toute façon, pour ce que ça sert”…).

Le persécuteur

Gestion des conflits

  • Lorsque vous vous focalisez régulièrement sur ce qui est négatif dans votre vie sans vous attacher à ce qui est positif…
  • Quand vous manquez d’indulgence.
  • Si vous êtes colérique
  • Critiquez ouvertement et que la critique n’est pas constructive.
  • Quand vous faites du chantage affectif.
  • De maladresse verbale.
  • Si vous êtes hyper exigeant envers vous-même (à fortiori envers les autres).
  • Quand vous faites des efforts pour vous maîtriser en présence de personnes que vous juges insupportables.
  • Si vous aimez prouver que vous avez raison.
  • Vous dites que vous avez du franc parler.
  • Des difficultés à cacher votre agacement devant les retards ou les erreurs.

Si ces questions vous parlent, vous allez pouvoir comprendre quel rôle du triangle dramatique se joue le plus souvent. Il vous sera alors peut-être plus facile d’y être attentif.

2 : dévoiler le jeu

Gestion des conflits

Prenons l’exemple de deux “joueurs” qui jouent à « Oui mais ».

L’un présente un problème, fait « croire » à l’autre (attention : aucune volonté délibérée, il s’agit d’un fonctionnement inconscient) qu’il cherche une solution. Et quand son interlocuteur lui propose de l’aide, il refuse (sans même s’en apercevoir) chacun des options qui lui sont offertes. Le second “joueur” peut alors prendre conscience qu’il est en train de jouer à « Oui mais » et que le premier n’est pas vraiment à la recherche de solution.

Il peut alors lui demander plus clairement : « Qu’attends-tu de moi exactement ? Veux-tu, ou ne veux-tu pas de mon aide ? ».

Une autre option encore plus directe consiste à dire : « Je vois que nous jouons à « Oui mais »… ».

Mais cette dernière option nécessite que votre interlocuteur connaisse la théorie des jeux psychologiques.

3 : rester objectif

Gestion des conflits

Lorsque l’on joue à un jeu, on occupe symboliquement un rôle autour du triangle de Karpman. Ces rôles sont ceux de Persécuteur, de Sauveur et de Victime, et je rappelle que nous pouvons changer de rôle au cours d’une même conversation. A la lumière de cette rapide analyse, il apparaît que si vous restez objectif, vous ne serez pas concerné par les conflits engendrés par les jeux.

Une option, souvent pertinente et efficace, consiste à rester dans un dialogue neutre. Nul besoin à cet instant de faire des remarques qui, en l’occurrence ne seraient que parasites et vecteur de conflit.

Par exemple :

Quand Chantal vous demande : “à quelle heure est le rendez-vous avec le nouveau client Tartempion ?”. Chantal ici est en position “neutre”, elle se place d’égal à égal avec vous.

Si vous lui répondez (un tantinet agacé) : “à 14 heures, je te l’ai déjà dit 20 fois, quand te décideras-tu à prendre des notes en réunion de briefing ?”. Vous vous placez en position de persécuteur.

Chantal peut alors vous répondre : “oh ça va, c’est bon … Pas la peine d’être désagréable…”. Elle se place alors en victime.

Pour court-circuiter ce triangle qui ne donner rien de bon, à part vous énerver davantage mutuellement. Vous pouvez rester en mode “neutre”.

Reprenons donc notre petite conversation :

Chantal : la rendez-vous est à quelle heure ? (neutre)

Vous : 14 heures (neutre)

Chantal : OK, merci. (neutre).

Cette “transaction” inconsciente n’engendre pas de conflit entre vous deux. Il vous appartiendra juste de régler autrement cette manie qu’a Chantal de ne jamais noter les rendez-vous dans son agenda. Mais ça, ce n’est pas une question de communication interpersonnelle. C’est une question de management ou de pouvoir disciplinaire, qui n’a rien à voir avec la conversation qui vous occupe ici.

Vous n’imaginez pas le temps et la confiance en vous que vous allez pouvoir gagner en faisant comme ça ! Il sera ensuite toujours temps pour vous de parler ultérieurement et tranquillement à Chantal de son étrange faculté à oublier de noter, et à travailler ensemble sur sa possibilité de s’améliorer.

En conclusion

Gestion des conflits

Sortir des jeux psychologiques est un vrai travail sur soi, demande de la patience et de l’humilité. Rassurez-vous sur le fait que tout le monde « joue » et qu’il est bien difficile d’éviter ces pièges.

Le plus efficace dans un premier temps, avant de vouloir changer les autres (sauveur), est d’être attentif à ses propres tendances. Plus votre posture sera neutre, ou dans le sens “adulte à adulte”, plus vous pourrez créer un écosystème favorable. Ce qui empêchera les postures négatives liée à ce triangle.

Plus vous prendrez conscience du rôle que vous jouez, sans jugement envers vous-même, plus vous pourrez changer les choses. Evitez la surenchère dans le dialogue de ce jeu, et dites les choses le plus objectivement possible. Souvenez-vous de l’exemple du dialogue ci-dessus, parfois quelques mots suffisent, et accordez-vous parfois le bénéfice du silence…

NB : si cette notion vous intéresse, je vous recommande l’ouvrage de Christel Petitcollin « Victime, bourreau ou sauveteur », paru en format poche.

 

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A bientôt.

Emmanuelle

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