Pourquoi est-ce si difficile de dire non : 1 explication

Sommaire
  1. Je n'arrive pas à dire non
  2. Prises au piège
  3. Débordés de travail et on vous en rajoute encore et encore ?
  4. Encore une histoire d'évolution humaine
  5. Ce qui se joue là ?
  6. Et c'est normal
  7. Ocre sur roc
  8. Mais revenons à notre sujet
  9. Le regard des autres
  10. Et aujourd'hui ?
  11. Pourquoi est-il si difficile de dire non ?
  12. Etre mal vu, c'est risqué

Je n’arrive pas à dire non

Je rencontre souvent des personnes en grande souffrance à ne pas réussir à dire non, alors qu’elles se trouvent dans une situation ou face à des demandes qui ne leur conviennent pas :

  • Devoir faire plus avec moins,
  • Faire des actions qui tordent leurs valeurs,
  • Réaliser des tâches qui ne sont pas de leur ressort,
  • Vivre des violences ou des brimades …

Le bon sens voudrait qu’elles refusent, qu’elles contestent, qu’elles négocient de meilleures conditions de travail ou qu’elles s’expriment pour se faire respecter. Sans pour autant y parvenir.

 

 

Prises au piège

Alors elles supportent ces situations qui les emprisonnent et les font souffrir.

Et j’entends souvent : “je sais bien qu’il faudrait que je me fasse respecter, mais je ne peux pas m’en empêcher”. Elles s’en veulent, elles se sentent souvent coupables et faibles, ce qui contribue à accentuer leur malaise.

J’espère, par cet article, leur donner matière à penser différemment et à se sentir moins coupables…

Parce que dire non, au travail comme ailleurs, est sans doute l’une des pires situations que beaucoup d’entre nous connaissent.

Peut-être que certains parmi vous vont me dire : euh non, pas du tout, moi j’y arrive… Et je vous dirais que vous avez de la chance, car c’est rare. Avant de vous demander : en êtes-vous parfaitement sûr ?

L’humain ne sait pas dire non, ou alors très mal, et dans ce cas-là, son refus est sujet à mille interprétations et critiques.

Et là, je ne vous parle pas des enfants qui, du haut de leurs 2 ou 3 ans, passent leur temps à dire non et à balancer sauvagement tout ce qui leur passe sous la main. Pour eux c’est normal, parce qu’ils se trouvent en pleine période d’opposition, un passage obligé de leur développement. Mais passé ce moment, même s’il essaie plus ou moins, l’humain le fait surtout dans l’espace clos de sa famille… Ou de ses pensées…

Débordés de travail et on vous en rajoute encore et encore ?

Je peux vous dire que rares sont ceux parmi vous qui parviennent à dire non. Même les plus courageux par ailleurs. Et s’ils le font parfois, c’est souvent pour devoir se résoudre à faire le job un peu plus tard.

Parce qu’il y a mille et une raisons qui font qu’au bout d’un moment, ils vont se la boucler et serrer les dents. Certains feront le job à moitié (parce que …voilà quoi…), quand d’autres le feront parfaitement, quitte à y passer bien plus que leur temps de travail réglementaire.

Encore une histoire d’évolution humaine

Ce qui se joue là ?

C’est la grande histoire de la PEUR

Depuis toujours, l’être humain cherche à tout faire pour éviter, minimiser ou contourner ce qui lui fait peur. Il cherche aussi à masquer cette peur, à lui-même comme aux autres. Et oui, qui n’a pas trouvé des excuses ou des justifications “externes” pour expliquer quelque chose qu’il n’a pas fait, juste parce qu’il avait la trouille (de l’inconnu, de son manque d’expérience, de se tromper, de la difficulté, de la peur de souffrir) ?

Nous faisons toujours le maximum. Sauf exception, parce que la peur peut quand-même être grisante parfois (y’en a bien qui sautent d’une minuscule capsule du haut de la stratosphère ou qui parcourent l’équivalent de plusieurs marathon en une journée, alors que personne ne leur a imposé).

Pour l’immense majorité d’entre nous en tout cas, la priorité consiste à éviter les situations où nous ne sommes pas à l’aise, qui nous font peur, ou qui risquent de nous faire souffrir.

Et c’est normal

Vous allez avoir l’impression que je radote, mais ça vient du fait (désolée hein 😕) que nous sommes câblés comme cela depuis la nuit des temps. Difficile de croire en effet que l’un de nos ancêtres préhistoriques ait pu, juste pour le fun, décider un beau matin d’aller se jeter sous les crocs d’un animal sauvage. Pour illustrer mon propos, je vous informe (ou vous rappelle) que l’ours des cavernes (ursus spelaeus), qui partageait parfois nos grottes avant qu’on le zigouille pour de bon, mesurait 1 mètre 30 de haut, 2 mètres 60 de long quand il était sur ses 4 pattes, et 3 mètres quand il se redressait sur ses pattes arrières, pour un poids de 700 kilos 😨.

Je ne vous fais pas de dessin?

Ben nan, hein … Je suis sûre qu’on est d’accord : notre aïeul qui vivait voici 30 000 ans, quand il allait se frotter aux grands crocs, ne le faisait sans doute pas pour le plaisir. C’était plutôt pour chasser, ou débarrasser son clan d’un animal nuisible. En outre, il ne le faisait jamais tout seul, et nul doute qu’il devait avoir le trouillomètre à zéro. Car même si personne n’a retrouvé de fossiles de la peur, il existe des traces de ce qui permet de dire qu’il passait pas mal de temps à essayer de la conjurer.

Parce qu’on peut légitimement penser que c’est sans doute pour aider à lutter contre la peur du danger, que le chamane de la grotte d’à côté était dépêché la veille de la grande chasse pour faire ses incantations magiques. Il contribuait ainsi à préparer mentalement tout ce petit monde.

Ocre sur roc

C’est aussi sans doute pour cela aussi qu’ils organisaient dans la foulée du carnage (une fois tout le bazar rangé et nettoyé), des ateliers collectifs d’art thérapie. Retracer, en les peignant, les prouesses des grands chasseurs permettaient de les valoriser, tout en leur redonnant du courage pour la fois d’après… Et en permettant également aux plus jeunes de les admirer et d’avoir envie de faire pareil quand ils seraient plus grands…

Et d’ailleurs, au passage, vous ne trouvez pas qu’il y a un petit air de famille avec les conventions annuelles de certaines de nos entreprises actuelles? Mais si, voyons : quand on voit défiler tous ces beaux camemberts et graphiques avec les chiffres de l’année (bons de préférence), et que l’on projette le tableau de chasse de chacun sur écran géant, à côté des parts de marché gagnées, ou de grands compte signés.

Non ? …

Un peu ? Aaah… Merci 🙂.

Mais revenons à notre sujet

Je vous parle de la peur et de ce qui nous pousse à la cacher au monde entier, y compris nous-même. De ces situations où nous sommes tous seuls et malheureux face à quelque chose d’inconfortable, mais où nous restons paralysés, incapables de faire valoir notre intérêt : dans notre bureau, en télétravail ou dans notre open space, ou encore face à d’autres, en entretien individuel, en réunion ou en rendez-vous client.

 

  • Quand nous avons à réaliser quelque chose qui nous peine ou nous déplaît au plus haut point et que l’on ne peut pas s’empêcher de bâcler, ou de repousser autant que possible.
  • Quand nous réalisons une mission, englués dans la peur de ne pas y arriver ou de faire une erreur.
  • Quand nous faisons face à un interlocuteur qui nous manque de respect.

 

 

 

L’enjeu est de taille, car ça n’a l’air de rien, mais c’est symboliquement aussi important que la grande chasse évoquée ci-dessus. Cette dernière servait à conquérir de la nourriture, fabriquer des vêtements ou des protections contre le froid, de la graisse pour s’éclairer (ils ont fini par piger le truc… et la lumière fut), des outils avec les os etc… C’était très important pour la survie du groupe… Et donc de chacun.

A l’époque, la défaillance de l’un des chasseurs pouvait conduire à la fuite de l’animal : une grosse chasse ratée, et c’était la famine assurée, parce que les occasions de remplir le garde-manger pour l’hiver n’étaient pas toujours fréquentes et nécessitaient une grosse logistique. Chacun avait pour mission de contribuer à l’intérêt général, au risque de devenir un poids pour la communauté.

Aujourd’hui, nous n’en sommes pas très loin : une ou plusieurs conquêtes clients ratées et c’est le risque que l’entreprise se casse la figure. Cette idée, qui est souvent dans bien des esprits, peut se révéler insupportable, et accentuer la vulnérabilité de certains. Pour eux, se tromper, au-delà du déplaisir de ne pas faire le boulot escompté, représente aussi le risque de se faire sanctionner et/ou de perdre son emploi.

Alors, certains parmi vous vont peut-être me rétorquer qu’il ne faut pas exagérer, on ne se fait pas virer comme cela tout de même !

Et vous auriez raison : se faire virer, c’est le risque ultime. Mais il y en a un autre avant, bien plus subtil et pernicieux : le regard des autres.

Le regard des autres

Se faire mal voir des autres a toujours été la honte suprême dans l’histoire de l’humanité.

Parce que l’être humain est un être social, programmé pour avoir en tête (même si c’est inconscient) que sa survie et son développement dépend des autres, tout comme la survie et le développement du groupe dépend de sa participation, même si elle est minime. L’une de ses plus grandes peurs est de se faire rejeter ou abandonner.

Dans la nuit des temps donc (et même il n’y a pas si longtemps), un humain défaillant à l’égard du groupe risquait gros. A commencer par la sanction, qui existe depuis l’origine de l’humanité. L’addition pouvait être assez salée proportionnellement à sa faute, et l’exclusion n’était pas des moindres. Le bannissement du groupe le condamnait à une mort certaine et ce, rapido presto, d’une pneumonie ou croqué par un ours.

L’idée est facile à comprendre du temps des bêtes sauvages et d’un hiver à moins quarante degrés, quand le type se retrouvait banni du groupe, doté de ses maigres défenses et d’une pauvre jupette, fut-elle en peau d’ours. Ils devaient être assez rares, ceux qui étaient prêts à jouer avec le feu (sans jeu de mots). Il fallait du courage ou de l’inconscience pour se risquer à froisser le groupe ou le décideur. Le plus souvent, chacun faisait ce qu’il fallait pour respecter les règles, plus ou moins sans moufter.

Et aujourd’hui ?

Aujourd’hui, même si on ne risque pas tout à fait de mourir si on n’a pas fait son reporting, et bien… L’idée reste à peu près la même. Le risque majeur en entreprise si on ne fait pas son job, c’est à minima de se prendre une remarque désagréable, au pire de se faire virer.

Se faire virer, ça veut dire pointer à Pôle emploi et voir ses ressources financières prendre une claque, voire même disparaître si on ne retrouve pas de job dans les temps. Et là, c’est la peur de manquer qui entre en scène. Et la peur de manquer, c’est la résurgence de la grande famine dont je parlais tout à l’heure.

Se prendre une remarque, un blâme ou un avertissement, ce n’est pas la mort, mais c’est très souvent perçu comme la remise en question de sa valeur et de sa capacité à servir le groupe. Cela contribue en plus à réduire son estime de soi.

Le regard des autres a dès lors une emprise très importante sur nos fonctionnements.

Pourquoi est-il si difficile de dire non ?

Parce que nous avons été conditionnés comme cela.

Rappelez-vous, l’enfant de 2 ans et même plus vieux, qui dit non tout le temps… En fait, il joue un peu avec le feu (toujours sans jeu de mots)… Que lui arrive-t-il au bout d’un moment ? Il est grondé et/ou puni. Ses parents, ses grands-parents, et plus tard ses enseignants, ses animateurs, ses managers pourront lui dire qu’il est fatigant, difficile, insolent, hostile à l’autorité, ingérable etc…

Autant de micro bannissements de son groupe social, qui le placent dans une situation de danger, d’insécurité. Alors au bout d’un moment, dans la plupart des cas, il va agir un peu moins franco et se résoudre, au mieux à rentrer dans le rang, au pire à se préparer à passer régulièrement de sales quart d’heure. Et ça, ce n’est pas bon pour sa survie.

Il comprend vite que la rébellion a un prix très élevé : celui de se faire remarquer défavorablement ou de se faire exclure du groupe.

Vous me suivez là ?

C’est pour cela que dans le groupe social qu’est l’entreprise, rares sont ceux qui manifestent aisément leur désaccord à l’égard du groupe ou du décideur. Parce que le faire, si cela permet de manifester sa singularité, présente le risque de se faire mal voir.

Etre mal vu, c’est risqué

Le couperet tombe vite, et les occasions sont nombreuses :

– Pas d’augmentation,
– Pas d’encouragements ou de compréhension de ses problèmes,
– Pas de reconnaissance,
– Des dates de vacances refusées,
– Pas d’évolution,
– Etre rejeté, passer pour un loser, un râleur, un frustré etc…

Ce n’est pas bon pour ses affaires personnelles …

Alors, savoir que dire non est l’une des plus grande difficulté que connaît l’être humain vous aidera peut-être à relativiser votre mal-être. Cela peut être bien de savoir que vous n’être pas tout seuls à vivre cela, cela peut être réconfortant. Savoir que tout le monde vit cela, que c’est le fruit de notre passé commun peut l’être encore plus.

Dans un prochain article, je partagerai ce qui donne du courage pour ne plus avoir à faire ce qui tord nos valeurs ou nous fait souffrir. Et il existe une méthode pour ne pas avoir à dire non, parce qu’on a vu que c’est difficile. on peut parfois faire autrement, et c’est bien aussi. En attendant, vous pouvez aussi lire cet article, cela peut également vous aider.

Et si vous n’avez pas la patience d’attendre le prochain et que vous voulez accélérer le changement, contactez-moi ici, je peux peut-être faire quelque chose pour vous.

Et pour savoir ce qu’ils en pensent, vous pouvez aller voir .

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Et n’oubliez pas que le financement de votre accompagnement est possible, pour toute ou partie, via votre compte personnel de formation ou par votre fonds d’assurance de la formation professionnelle.

Vous apprenez à vous connaître par coeur et votre vie peut s’en trouver largement améliorée, je vous le garantis 🙂

A bientôt.

Emmanuelle

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